La Sainte Eucharistie, sacrement de l'Amour divin
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La Sainte Eucharistie, sacrement de l'Amour divin

Cardinal Raymond Burke

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   Dans La sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, S.E. le cardinal Burke étudie la beauté et la puissance du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie à la lumière de l’enseignement clair et profond des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Utilisant un langage lumineux, le cardinal Burke guide chacun à travers l’enseignement de l’Église sur le Très Saint Sacrement et sa place dans la vie de tout disciple de Jésus Christ. Précieux guide, ce traité spirituel sur le mystère central de notre foi relie la riche théologie de l’Église à la pratique pastorale et la vie spirituelle. À cette fin, la merveilleuse capacité du cardinal Burke à atteindre le fidèle laïc dans une langue simple et pourtant qui élève est certaine d’engendrer l’amour de l’Eucharistie dans le cœur de tous les lecteurs.

Avec un long entretien inédit et explosif sur les 8 ans d’application du Motu Proprio de Benoît XVI.

   Raymond Leo Burke, né le 30 juin 1948 à Richland Center (États-Unis) est un prélat américain de l'Église catholique romaine. Élevé à la dignité épiscopale en 1994 il a successivement servi comme évêque de La Crosse, puis comme archevêque de Saint-Louis, il est appelé en 2010 à Rome par le pape Benoît XVI pour devenir le préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique et est créé cardinal de l'Église catholique. En 2014 le pape François le nomme patron de l'Ordre de Malte.

Traduit en français par le père Jean-François Thomas, sj.

Dans la presse

L'Homme Nouveau, n°1610, 12 mars 2016

Cardinal Burke: une profonde réforme de l'Eglise est nécessaire

À l'occasion de la publication en langue française de La Sainte Eucharistie, sacrement de l'amour divin du cardinal Raymond L. Burke, nous avons rencontré, celui-ci à Rome pour évoquer avec lui l'urgence de retrouver la pleine conscience de la doctrine sur l'eucharistie, fondement d'une véritable réforme de l'Eglise plus que jamais indispensable.

Propos recueillis par Philippe Maxence

Éminence, vous avez considéré comme très important de publier un commentaire approfondi des deux documents sur l'eucharistie des pontificats précédents, Ecclesia de Eucharistia de Jean-Paul II, et Sacramentum Caritatis de Benoît XVI; Pensez-vous donc que le plus grand des sacrements soit méconnu par les chrétiens d'aujourd'hui?

   Cardinal Raymond L. Burke: Nous constatons actuellement un réel affaiblissement dans le rapport des chrétiens à la sainte eucharistie. Pour beaucoup, cette situation tient à la faiblesse de la catéchèse qui a été dispensée à ce sujet depuis cinquante ans. Il y a donc maintenant plusieurs générations qui ne comprennent pas bien la grande réalité du Saint Sacrement. Des études montrent que plus 50 % des catholiques ne croient plus dans la présence réelle de Jésus dans l'eucharistie. Or cet article de notre foi est comme la perle de la foi catholique. Face à cette situation proprement dramatique, le pape Jean-Paul II avait déjà voulu réagir. À la fin de son pontificat, il a tout fait pour restaurer la foi dans l'Eucharistie et supprimer les abus liturgiques qui ont créé la confusion et entraîné souvent une perte de la foi.

Faiblesse de la catéchèse depuis cinquante ans, dites-vous. Que faudrait-il entreprendre aujourd'hui comme action pour remédier à cette situation ?

   Je verrais une action dans trois directions. La première catéchèse à entreprendre est la célébration de la sainte liturgie elle-même. Elle doit être restaurée dans sa propre dignité, non seulement en ce qui concerne la célébration du prêtre, mais également pour la participation des fidèles qui doit être digne, en fonction justement du profond mystère qui est célébré. Mais allons plus loin : la disposition du sanctuaire, les vêtements liturgiques utilisés, le linge d'autel, la musique sacrée doivent chacun à sa place, selon son rôle et son symbole, attirer l'attention de tous vers le Créateur, dans cette rencontre entre le Ciel et la terre. Car de quoi s'agit-il à la messe ? Du fait que réellement le Christ Jésus, assis à la droite du Père, descend sur l'autel de l'Église pour réitérer sous un mode sacramentaire son sacrifice du calvaire. Vous comprenez pourquoi l'Histoire nous montre que même les peuples les plus pauvres ont souvent tout fait pour bâtir l'église la plus belle possible ou les plus lumineux des vitraux. Ils souhaitaient que chaque élément de l'église témoigne de la suprême réalité de l'eucharistie. À côté de la restauration de la sainte liturgie, il convient également de consacrer toute une catéchèse qui souligne et approfondisse auprès des enfants la réalité de la sainte eucharistie afin d'en donner un véritable amour et de leur permettre de conformer en même temps toute leur vie à la réalité de la communion eucharistique dans le Corps, le Sang, l'âme et la divinité du Christ. Un tel amour et une telle éducation eucharistique peuvent naître de l'utilisation d'un bon catéchisme, à base de questions-réponses, qui permette un plus grand approfondissement de la doctrine sur l'eucharistie. Enfin, le troisième élément est la dévotion eucharistique elle-même. Quand nous participons à la sainte messe avec une vraie connaissance du mystère, naturellement, nous avons le désir d'adorer et de rendre également visite au Saint Sacrement. L'usage de petites prières simples peut aussi exprimer notre amour pour le Saint Sacrement ce qui n'empêche nullement de recourir aux très belles prières traditionnelles comme l'Anima Christi, qui nous aident à dire notre foi dans la sainte eucharistie. Mais, soulignons-le, personne ne peut croire en l'eucharistie sans aimer. Il est impossible d'avoir la foi dans l'eucharistie sans aimer beaucoup le Seigneur.

Éminence, au regard des questions et des interventions qui ont eu lieu pendant le dernier Synode consacré à la famille, ne peut-on penser qu'il y a un lien étroit entre l'effacement du sens du péché et la banalisation du sacrement de l'eucharistie ?

   Il est exact de dire qu'il existe un lien entre ces deux réalités. Si nous n'avons pas conscience de notre indignité et de nos péchés, comment pourrions-nous aborder avec toute la dignité et le respect requis le Seigneur Jésus qui se donne à nous dans la sainte eucharistie? Avez-vous remarqué d'ailleurs que la messe commence par un acte de pénitence ? Il s'agit bien de reconnaître nos péchés alors que nous commençons à célébrer ou à participer à l'action la plus importante dans notre vie. L'union au Seigneur dans le sacrement de l'eucharistie, demande une réelle conversion. Nous ne pouvons pas participer avec sincérité à la messe sans avoir le désir et la volonté de changer notre vie afin de la rendre la plus cohérente possible avec celle du Christ. Permettez-moi un souvenir à ce sujet. J'ai été ordonné voici quarante ans, dans une période où aux Etats-Unis on ne préparait plus les enfants à leur première confession en vue de leur première communion. Comme professeur de religion, j'ai ainsi constaté que des jeunes de 17-18 ans découvraient la confession et s'en émerveillaient tout en ayant vécu plusieurs années dans une absence totale du sens du péché. Je me souviens notamment d'une fois dans une école secondaire où nous avions organisé la préparation à la confession individuelle en guidant l'examen de conscience pour tous les enfants réunis. À la fin de la cérémonie, plusieurs étaient venus me voir en me demandant où j'avais trouvé "cette idée"! Ils n'avaient jamais entendu parler d'examen de conscience ni de confession.

Justement, Éminence, nous sommes face aujourd'hui à l'effondrement de la foi, à une baisse des vocations et de la pratique, à un niveau de la catéchèse parfois assez dramatique dans certains pays. Le moment ne serait-il pas venu de retrouver l'enthousiasme de la prédication évangélique ?

   Je suis effectivement convaincu de la nécessité d'une réforme en profondeur de l'Église. Le pape Jean-Paul II a voulu susciter un élan en ce sens en publiant l'encyclique Ecclesia de Eucharistia et en consacrant une année à l'eucharistie. Il avait également convoqué un synode des évêques sur ce thème. Jean-Paul II n'ayant pas vécu jusqu'au synode, Benoît XVI l'a présidé et a écrit la belle exhortation post-synodale, Sacramentum caritatis. Il a également promulgué le motu proprio Summorum pontificum qui permet à chaque prêtre de célébrer la sainte messe et les sacrements dans la forme extraordinaire du rite romain. La réforme à entreprendre doit donc commencer par celle de la sainte liturgie pour en retrouver le sens profond, dans le respect de la pleine doctrine catholique et de la Tradition. Nous devons également retrouver les bases d'une véritable catéchèse catholique. Vous savez, on ne peut que rester interdit quand on entend, comme cela s'est passé lors du Synode extraordinaire sur la famille, un Père synodal déclarer qu'il est nécessaire de changer l'enseignement du Catéchisme de l'Église catholique concernant l'homosexualité.

Comment cette réforme de l'Église, nécessaire comme vous venez de le montrer, pourrait-elle prendre de l'ampleur ? Les actes des papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont été un premier pas, mais il semble manquer encore un souffle plus général.

   Je dirais qu'il faut des hommes de foi et de doctrine. des hommes en parfaite adéquation avec la foi catholique. Beaucoup comptent sur les évêques, sur les prêtres dans les paroisses ou dans les apostolats. Dans divers pays du monde, je rencontre beaucoup de gens très bien formés, animés d'un saint et véritable zèle pour la réforme de l' Église. Je note aussi dans la jeune génération un grand désir d'écouter l'enseignement de l'Église en profondeur. Et aussi un intérêt dans la beauté de la sainte liturgie.

Dans ce contexte général, est-ce que de bonnes écoles catholiques, qui diffusent non seulement un bon catéchisme, mais aussi tout le reste de l'enseignement dans un sens vraiment catholique, ne sont pas une nécessité ?

   Oui, effectivement ! Premièrement, les parents doivent être attentifs à transmettre la foi aux enfants. Je sais bien que beaucoup de parents ne s'en sentent pas capables parce qu'eux-mêmes n'ont pas reçu une bonne catéchèse. Mais, avec l'aide des prêtres, ils doivent prendre les moyens pour connaître leur foi afin de la transmettre à leurs enfants. Et ensuite ils doivent chercher les écoles véritablement catholiques. Malheureusement beaucoup d'entre elles ne sont catholiques que de nom. Mais Dieu suscite aujourd'hui encore la création de véritables écoles catholiques, souvent créées à l'initiative des parents pour transmettre avec intégrité la foi catholique en même temps que donner une véritable éducation. Aux Etats-Unis, beaucoup de familles se sont tournées également vers le homeschooling (écoles à la maison) quand ils ne  pouvaient pas trouver les écoles répondant aux exigences d'une véritable éducation catholique classique.

Pourtant l'éducation catholique, première mission des parents chrétiens, n'est-elle pas aussi de la responsabilité de l'évêque qui devrait permettre l'éclosion de véritables écoles catholiques qui constituent un vrai terreau pour l'évangélisation?

   Oui, les évêques doivent non seulement susciter de telles écoles, malgré un contexte général souvent contraire. mais ils doivent insister également pour que les écoles catholiques le soient vraiment.

Je suppose que vous pensez aussi aux études supérieures. Les étudiants peuvent-ils se passer d'une université catholique sur l'idée de laquelle le bienheureux John Henry Newman a écrit des pages si pénétrantes ?

   Il faut bien évidemment envisager aussi le stade de l'université. Le pape Jean-Paul II nous a donné une constitution apostolique sur les universités catholiques. Mais j'ai l'impression, au moins aux Etats-Unis, qu'elle a été complètement oubliée. Nous avons besoin d'universités fortes. Il y en a de bonnes aux Etats-Unis. Mais il y a aussi beaucoup d'universités catholiques de nom, qui ne donnent pas une éducation supérieure catholique.

Pour revenir à votre livre, est-ce que dans les séminaires et plus globalement dans la formation des prêtres, il n'y aurait pas des moyens particuliers à mettre en place pour préparer ces derniers à leur si haute mission?

   Oui, j'en ai eu l'expérience lorsque j'étais archevêque de Saint-Louis, aux États-Unis. Nous avions grâce à Dieu notre propre séminaire majeur et toute la vie de celui-ci était centrée sur l'eucharistie, avec la célébration quotidienne de la sainte eucharistie, l'adoration eucharistique, la bénédiction du Saint Sacrement et d'autres dévotions. Pour bien marquer la place éminente que doit occuper la sainte eucharistie, la chapelle était placée au centre même du séminaire et les séminaristes pouvaient s'y rendre plusieurs fois dans la journée. Mais dans la formation elle-même, nous insistions spécialement dans I' enseignement dogmatique sur l'eucharistie parce que, comme l'affirme saint Thomas d'Aquin, dans l'eucharistie est contenu tout notre salut éternel, parce que c'est le Christ même.

Malheureusement, nous constatons que nombre de séminaires, au moins dans les pays européens, ne dispensent ni un tel enseignement, ni une telle vie centrée sur la sainte eucharistie.

   Il y a un réel besoin de beaucoup de rencontres variées, colloques, symposiums, etc., sur l'enseignement de la foi, sur la formation dans les séminaires, sur les articles les plus importants de la doctrine catholique. Lorsque de tels évènements sont proposés et qu'ils offrent un excellent programme, par exemple, sur l'eucharistie ou sur les questions morales, les séminaristes y participent avec enthousiasme. Le 30 septembre dernier, nous avons eu ainsi un colloque sur le mariage avant l'ouverture du Synode qui a donné lieu à une belle présence de séminaristes et de prêtres déjà en ministère.

Quel est l'état d'esprit des jeunes prêtres et des séminaristes dans la situation actuelle ? Que doit-on leur dire pour préparer l'avenir ?

   Beaucoup de jeunes prêtres ou des séminaristes me parlent de la peur qui les habite devant toute la confusion qui règne aujourd'hui dans l'Église et des nombreuses erreurs qui circulent sur des points importants, voire fondamentaux. Beaucoup viennent me demander conseil. À vrai dire, ma réponse est souvent la même : priez beaucoup pour l'Église et pour vous-même, pour être des saints et pour être courageux. Etudiez profondément votre foi pour ne pas en rester à un niveau superficiel. Et, enfin, réunissez-vous. La solitude est un danger pour l'âme, d'autant que lorsqu'on est isolé, le découragement vient plus facilement avec le risque que l'amertume s'installe définitivement. C'est l'un des très grands dangers de notre temps. Je leur conseille également de se tenir informés en lisant de bons journaux, comme L' Homme Nouveau, mais également en sélectionnant les bons sites Internet et les bons blogues qui défendent les dogmes catholiques.

Pour terminer, Éminence, ce livre sur l'eucharistie, à quel public le destinez-vous? Aux prêtres, aux séminaristes ou aux laïcs?

   Mais à tous ! Quand je l'ai écrit, j'ai éprouvé le désir de transmettre la profondeur de l'eucharistie à travers un langage accessible à tous les publics. Vous savez, à l'origine de ce livre, il y a les articles que j'ai rédigés chaque mois pour les fidèles de l'archidiocèse de Saint-Louis au moment de la publication d'Ecclesia de Eucharistia puis de Sacramentum caritatis. J'ai repris ces commentaires pour les offrir au-delà de ce diocèse parce que la doctrine de la sainte eucharistie doit retrouver la place centrale dans la vie de l'Église et de chaque chrétien.

L'Homme Nouveau, 16 mars 2016

Discours de Son Eminence le Cardinal Raymond Burke aux journalistes prononcé à Paris le lundi 14 mars 2016 dans les salons de l'Institut pour la Démocratie et la Coopération à l'invitation des Editions Via Romana et de l'Institut à l'occasion de la parution française de son ouvrage "La Sainte Eucharistie, Sacrement de l'Amour Divin".

L'eucharistie, salut de l'Église et du monde

Le plus grand don de Dieu

   Les plus beaux souvenirs de jeunesse de mon éducation dans la foi et les mœurs catholiques, que ce soit à la maison, dans les écoles catholiques ou plus tard au petit séminaire sont tous associés à la Messe dominicale et à la dévotion eucharistique, mais aussi à la dévotion au Cœur Sacré de Jésus, qui en est le prolongement. Ce divin Cœur a été intronisé aussi bien à la maison, que dans les écoles catholiques, et au petit séminaire. Pour autant que je me souvienne, il n’y a jamais eu de doute que le plus grand don de Dieu envers moi, ma famille et l’Eglise toute entière soit le saint sacrifice de la Messe et son fruit incomparable : le Corps, le Sang, l’Ame, et la Divinité de Notre Seigneur Jésus Christ. C’est en effet le même Jésus qui, assis à la droite de Dieu le Père dans le ciel, descend afin de rendre présent le Sacrifice du Calvaire sur les autels de nos églises et chapelles, dispersées dans toutes les régions du monde.

   Cette merveille du mystère eucharistique, mystère de la Foi, est intimement liée avec l’accès régulier au sacrement de la Pénitence, nous disposant à toujours mieux recevoir Notre Seigneur, le Pain Céleste. Tout en m’émerveillant de la présence réelle du Seigneur, j’ai approfondi mon amour pour Lui et mon désir de rester toujours près de Lui et de Lui plaire en toutes choses. Une occasion particulière de cette intimité eucharistique s’est présentée à l’âge de dix ans, lorsque je suis devenu enfant de chœur, assistant le prêtre à la célébration de la Sainte Messe et aux autres rites sacrés. L’opportunité de voir de plus près toute la beauté exquise du rite de la Messe et en particulier, le ministère irremplaçable du prêtre qui offre le Sacrifice, a été une grâce dont je suis encore aujourd’hui très reconnaissant.

La beauté de la sainte liturgie

   L’édifice de l’église, ses meubles, l’autel, les linges sacrés, les calices, les patènes, les ciboires, les ostensoirs, les vases sacrés et les ornements, aussi bien que le chant grégorien et la polyphonie que l’on chantait pour les grandes fêtes de l’année, et de plus, les rites liturgiques eux-mêmes qui sont articulés avec un tel raffinement, en un mot, tout cet ensemble nous faisait percevoir la réalité sous-jacente : la rencontre entre le ciel et la terre qui est la substance de la sainte Liturgie. Je viens d’une région rurale d’un état des Etats-Unis, caractérisée par de petites exploitations agricoles, et j’ai grandi dans une petite ferme. Pourtant, la beauté de la sainte Liturgie, conservée par l’Eglise partout dans le monde, est aussi parvenue jusque dans ma contrée, et les fidèles faisaient les sacrifices nécessaires pour sauvegarder et promouvoir le plus beau don de Dieu pour nous. Je me souviens que, déjà pendant mon enfance, j’ai eu un sentiment de cette réalité tellement grande, qu’elle m’a habité toute ma vie, tandis que je cherchais à approfondir ma connaissance et accroitre mon amour du Seigneur eucharistique.

   Durant mes dernières années à l’école et au début de mes études universitaires, qui étaient toujours dans le cadre du séminaire, tout ce dont je viens de parler subit un changement radical dans mon pays. Malgré le fait que je n’avais que dix-sept ou dix-huit ans, j’en ai été profondément marqué. Les églises furent réaménagées et les plus belles choses enlevées, surtout les maîtres-autels qui habituellement, dans cette région lointaine, étaient importés de l’Europe ou étaient fabriqués par des artisans européens. Il n’y avait plus l’attention soigneuse aux linges sacrés, aux vases et aux ornements, tandis que le chant grégorien et la polyphonie sacrée étaient abandonnés en faveur de musiques contemporaines, médiocres et souvent banales. Le latin ne se faisait guère ou jamais entendre, et les traductions anglaises des textes liturgiques utilisaient un langage ordinaire et peu soutenu. La chose la plus frappante fut le changement radical du rite de la Messe, réduisant largement son expression. Cette situation a été aggravée par les expérimentations liturgiques apparemment interminables et qui parfois m’ont laissé l’impression de ne pas avoir vraiment assisté à la Sainte Messe. 

Les effets désasteux de la crise

   Malheureusement, en dépit des mesures correctives du Saint-Siège, surtout du bienheureux pape Paul VI et du saint pape Jean-Paul II, la situation a continué à durer, et en même temps, on a assisté à une perte dramatique de la Foi dans l’Eucharistie et à un déclin stupéfiant de l’assistance à la Messe dominicale. Toute la destruction de la beauté liturgique a été justifiée au nom du soi-disant « esprit du Concile Vatican II », même si, en réalité, ces choses n’avaient rien avoir avec la vraie réforme désirée par les Pères Conciliaires. A vrai dire, il y avait là une manifestation dévastatrice d’une certaine interprétation du Concile Vatican II, en discontinuité avec la tradition ininterrompue de la doctrine et de la discipline de l’Eglise.  Le Pape Benoît XVI, lors de ses Vœux de Noël 2005 au Collège des Cardinaux et à la Curie Romaine a décrit ce phénomène.

   Pendant les deux dernières années de son pontificat, le saint pape Jean-Paul II a entrepris un effort intense et approfondi pour corriger, d’une manière compréhensive, les abus liturgiques et pour restaurer la sainte Liturgie selon l’intention des Pères Conciliaires. Le pape Benoît XVI a continué la réforme liturgique du pape Jean-Paul II, mort avant le Synode des Evêques sur la Sainte Eucharistie qu’il avait convoqué pour le mois d’octobre 2005. Les principales œuvres du saint pape Jean-Paul II visant cette réforme sont : sa lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia du Jeudi Saint 2003 et l’Instruction Redemptionis Sacramentum de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements en avril 2004, déjà annoncée par le saint Pontife dans son encyclique. Les principales œuvres du Pape Benoît XVI sont : l’exhortation apostolique post-synodal Sacramentum Caritatis de février 2007, suivie par la lettre apostolique en forme de Motu Proprio Summorum Pontificum de juillet 2007 avec l’instruction correspondante de la Commission Pontificale « Ecclesia Dei » d’avril 2011 sur la mise en application dudit Motu Proprio.

   Comme évêque de La Crosse, puis archevêque de Saint Louis, j’ai trouvé un guide sûr et un aide extraordinaire dans le magistère du saint pape Jean-Paul II et du pape Benoît XVI. J’ai voulu présenter soigneusement aux fidèles confiés à mon soin pastoral, leurs plus importants enseignements. J'ai poursuivi cette fin à travers le journal diocésain, dans lequel j’ai commenté durant deux années les textes complets de la lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia et de l’exhortation apostolique post-synodal Sacramentum Caritatis. Puis, encouragé par plusieurs prêtres et autres fidèles, j'ai révisé le texte des articles avec l’aide de ma secrétaire la sœur M. Regina et de monsieur l’abbé Michael Houser. Le résultat en a été le volume qui maintenant est publié en traduction française. Monsieur Thomas McKenna de “Catholic Action for Faith and the Family”, association dévouée à la nouvelle évangélisation, a assuré sa publication aux Etats-Unis et a coopéré avec monsieur Benoît Mancheron et la maison d’édition Via Romana pour l’édition française et aussi avec d’autres maisons d’édition pour les publications croate, allemande, italienne, polonaise, et portugaise. Je remercie le Bon Dieu que ce livre ait été un bienfait spirituel pour beaucoup de lecteurs.

La continuité organique de la Liturgie sacrée

   Je veux conclure ma réflexion en exprimant l’espoir que ce que j’ai écrit, inspiré par la continuité organique de la Liturgie sacrée tout au long des siècles chrétiens, puisse aider le lecteur à apprécier la bonté, la vérité, et la beauté de la sainte Liturgie, comme l’action du Christ glorieux au milieu de nous, et comme la rencontre du ciel et de la terre. Et ainsi, j’espère que la lecture du livre puisse, de quelque manière, aider le lecteur à mieux connaître notre Seigneur Eucharistique et à L’aimer toujours plus ardemment. Que l’adoration humble du mystère eucharistique, mystère de la Foi, inspire et renforce en nous une vie eucharistique, une vie d’amour pur et désintéressé du prochain, surtout du prochain très nécessiteux.

   Que la Sainte Vierge Marie, « Femme de l’Eucharistie » selon l’expression du Saint Pape Jean-Paul II, nous rapproche de son Fils dans le saint sacrifice de la Messe, afin que, par sa maternité divine, nous Le rencontrions en sa Présence Réelle dans le Très Saint Sacrement et que nous suivions toujours son conseil maternel : « faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).

   Je vous remercie tous pour votre présence et votre écoute bienveillante. Que le Bon Dieu vous bénisse et qu’Il bénisse vos foyers. Raymond Leo, cardinal Burke

Renaissance Catholique, n°141, mars / avril 2016

   Cet ouvrage constitue un commentaire approfondi de deux documents sur l'eucharistiecpubliés lors des pontificats précédents: Ecclesia de eucharistia, "De l'eucharistie et de sa relation avec l'Eglise", encyclique de Jean Paul ll publiée le Jeudi-Saint, 17 auril 2003, et Sacramentum caritatis, "De l'eucharistie comme source et sommet de la vie et de la mission de l'Église", exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI, publiée le 22 février 2007.
   Alors archevêque de Saint-Louis, Mgr Burke, fidèle à sa charge d'évêque, commentait à ses diocésains les enseignements pontificaux. Ce sont ces commentaires que l'on retrouve ici. Ce qui devrait êre d'une confondante banalité s'avère, en fait, d'une profonde originalité. Tout le monde cependant risque d'être pris à contre-pied par ces documents, les analyses et leurs commentaires.
   Le fidèle pratiquant habituel de la forme extraordinaire du rite romain sera un peu désarçonné par les réflexions sur la distribution dela communion par des laics, la collation du baiser de paix, etc.
   Le fidèle pratiquant usuel de la fotme ô combien ordinaire du rite romain observera que toutes ces considérations n'ont qu'un lointain rapport avec ce qu'il observe, au quotidien, dans sa paroisse. Par exemple, à propos des grands rassemblements internationaux, "excepté les lectures, l'homélie et Ia prière des fidèles, il est bon que ces célébrations se fassent en latin". (Sacramentum caritatis § 62).
   Dans un entretien introductif avec l'abbé Barthe, le cardinal Burke insiste sur le rôle clé que doit tenir la célébration de la messe en forme extraordinaire "dans la nouvelle évangélisation en raison de l'accent qu'elle met sur la transcendance de la sainte liturgie".
Jean-Pierre Maugendre

PRÉSENT, Samedi 19 mars 2016

« Nous devons comprendre pour aimer »

   LE CARDINAL RAYMOND BURKE aime souligner combien, lorsqu'il était enfant, il a été marqué par la piété de son entourage, la messe dominicale, l’adoration eucharistique – toutes choses qui lui ont fait comprendre très tôt le grand don de Dieu envers nous que représente le saint sacrifice de la messe. La beauté de la liturgie, des vases sacrés, des ornements, du chant grégorien, suggérait avec force la réalité sous-jacente de cette cérémonie : la rencontre du ciel et de la terre. Jeune enfant grandissant dans une petite ferme, il a été touché par cette beauté, présente alors aux quatre coins du monde.
   Aussi a-t-il été bouleversé par le changement radical qui eut lieu à la suite du concile Vatican II, invoquant « l’esprit du Concile » et réduisant notablement l’expression du rite de la messe, entraînant un grand affaiblissement de la foi en l’Eucharistie et une chute stupéfiante de l’assistance à la messe dominicale. C’est pourquoi, en pasteur dévoué aux âmes dont il avait la charge, il a voulu présenter soigneusement à ses fidèles, alors qu’il était évêque de La Crosse aux Etats-Unis puis archevêque de Saint-Louis, deux écrits importants des papes portant sur  l'Eucharistie : Ecclesia de Eucharistia de Jean-Paul II et Sacramentum Caritatis de Benoît XVI.
   Il en a donc donné un commentaire régulier dans le journal diocésain. Ces pages, révisées, ont fait l’objet d’un volume paru aux Etats-Unis, dans le but d’aider le lecteur à apprécier la beauté et la vérité de la liturgie, afin de mieux connaître l’Eucharistie et de l’aimer toujours plus ardemment. Ce volume vient de paraître en français, augmenté d’un entretien avec l’abbé Claude Barthe portant sur le rite traditionnel de la messe. Le cardinal demande notamment aux catholiques un témoignage clair, rappelant par exemple que l’on ne doit pas édulcorer les vérités de la foi pour essayer de les rendre « acceptables » pour le monde qui nous entoure. – A.L.P.

 — Eminence, à l’occasion du dernier synode sur la famille, vous avez été, bon gré mal gré, le porte-étendard d’une certaine résistance face à des affirmations qui mettent en péril l’intégrité du mariage. Votre attitude a-t-elle porté des fruits ?

    Oui, elle en a porté ! On pourrait penser aujourd’hui qu’elle n’a pas porté de fruits, parce que ma position s’est opposée à celle du père Antonio Spadaro, très forte au synode. Ma position n’est d’ailleurs pas la mienne, mais celle du magistère. Ce que je retiens, c’est qu’à la fin la victoire sera celle du Christ, la vraie doctrine vaincra. Je n’ai aucun regret d’avoir combattu. Mon devoir est de défendre le magistère, et je crois fermement que chaque défense de la foi porte du fruit en son temps.

— La canonisation, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, d’un couple, Zélie et Louis Martin, n’est-elle pas significative ?

   Certainement ! C’est un couple extraordinaire. J’ai voué une dévotion spéciale, pendant des années, aux bienheureux Louis et Zélie Martin, qui sont le modèle de tous les époux et de toutes les familles.

— La Vie, revue française d’obédience catholique, a présenté, dans un article vous concernant, une opposition entre évêques « pasteurs » et évêques « gardiens de la doctrine ». Cela vous semble-t-il incompatible ?

    Il est impossible de trouver un évêque pasteur qui ne soit pas gardien du magistère de la doctrine de la foi ! Il y a eu tout un discours, spécialement au moment du synode des évêques, autour d’un

contraste entre la discipline, la doctrine, et la pastorale. Ce contraste n’existe pas : la discipline, la doctrine, nous offrent la vraie rencontre avec Dieu. Nous devons comprendre pour aimer. Actuellement, certains disent par exemple qu’ils croient en Dieu, alors qu’ils révèrent une figure qu’ils ont inventée... Nous devons toujours vouloir comprendre au mieux la doctrine, telle que Dieu lui-même nous la révèle.

— Quelle place pensez-vous que le rite traditionnel doive occuper dans l’Eglise ?

   Ce rite doit occuper une place d’honneur, car il a été le rite de la messe durant des siècles, de saint Grégoire le Grand jusqu’au concile Vatican II. Il s’agit d’un très bel héritage que nous devons conserver

et promouvoir, comme Benoît XVI l’a écrit dans son Motu Proprio Summorum Pontificum. Il doit être grandement apprécié et célébré avec dévotion dans l’Eglise.

— De nombreux jeunes prêtres deviennent « bi-ritualistes » et apprennent à célébrer la messe dans le rite traditionnel. Dans les réponses que vous faites à l’abbé Barthe dans le passionnant entretien qui ouvre votre livre, vous semblez envisager, dans l’esprit de « la réforme de la réforme » chère à Benoît XVI, une refonte de la forme ordinaire du rite de la messe enrichie d’emprunts à la messe traditionnelle. Voyez-vous ainsi l’avenir de la liturgie catholique ?

    Je pense que l’unique façon de mettre en place une vraie réforme de la liturgie est de se placer dans la continuité du rite qui a existé pendant des siècles. Nous avons connu après le Concile une sorte de dévastation de la forme du rite. Nous devons maintenant le restaurer.

— Votre livre, centré sur la sainte Eucharistie, permet de resituer toute la doctrine catholique dans son application pratique. Selon vous, une plus grande dévotion vis-à-vis du saint sacrement serait-elle le remède à la crise de l’Eglise ? Pour Mgr Schneider par exemple, revenir à une attitude plus respectueuse à l’égard du saint sacrement résoudrait bien des problèmes dans l’Eglise. Partagez-vous cette analyse ?

    Je suis parfaitement d’accord avec Mgr Schneider. Pour moi, la manifestation la plus significative de la crise dans l’Eglise catholique est la perte de la foi eucharistique et de la pratique eucharistique. Parce que le catholicisme, en un certain sens, est la foi eucharistique. Si la foi dans l’eucharistie est faible, on peut facilement dévier, accepter autre chose que ce qu’enseigne le magistère.

— Deux grands événements religieux se déroulent en France cette année : l’ostension de la Sainte Tunique d’Argenteuil et le Jubilé du Puy-en-Velay. Quel message feriez-vous passer aux fidèles catholiques français à cette occasion ?

    Un message tout simple : la France, entre toutes les nations, a été bénie par le Seigneur par le biais des églises, des sanctuaires, des dévotions, des apparitions et des miracles... J’espère que, par les célébrations de l’ostension de la Sainte Tunique et du pèlerinage au sanctuaire du Puy, la France se renouvellera aussi dans la foi catholique qui a toujours fait partie de l’identité de sa nation dans l’histoire et, je l’espère, aujourd’hui encore.

— L’Eglise vit manifestement des temps difficiles, dans un monde profondément troublé. Discernez-vous des motifs d’espérance ?

    Le motif principal d’espérance est notre assurance de la victoire finale du Christ. Il reviendra à la fin pour restaurer toute la création, selon la volonté du Père. Il inaugurera la nouvelle terre et les nouveaux cieux. Mais on trouve aussi bien d’autres signes d’espérance. Je citerai par exemple les jeunes, nombreux, qui ressentent une attraction profonde pour les vérités de la foi catholique.

Propos recueillis par Anne Le Pape

Le Rouge & Le Noir, 4 avril 2016

   C’est un ouvrage fort attendu que les éditions Via Romana ont eu le bonheur de publier au mois de mars. Il s’agit de la traduction française de Divine love made Flesh : the Holy Eucharisty as the sacrament of charity (2012).
   Né en 1948, ce prélat américain d’origine irlandaise fut élevé à la dignité épiscopale en 1994, devenant successivement évêque de La Crosse puis archevêque de St Louis. Appelé à Rome en 2010 par le pape Benoît XVI, il devint préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, et fut créé cardinal. Depuis 2014, le cardinal Burke est patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte.
   Il existe d’ailleurs, en France, une actualité éditoriale autour du cardinal, puisqu’en septembre derniers paraissaient ses entretiens avec le Français Guillaume d’Alençon (Un cardinal au cœur de l’Eglise, Artège, 2015). En France, toujours, était publié en 2014 l’ouvrage de Mgr Schneider, évêque d’Astana : Corpus Christi. La communion dans la main au cœur de la crise dans l’Église. Son préfacier n’était autre que le cardinal Burke. La dévotion eucharistique est un souci constant du prélat, par ailleurs fondateur, en 2015, de la Sainte Ligue (Holy League), réseau de paroissiens désireux d’adorer le Saint-Sacrement.
À la suite de saint Jean-Paul II et Benoît XVI
   Serviteur humble et discret, le cardinal Burke n’a nullement l’intention d’inventer quoi que ce soit dans ce nouvel ouvrage, consistant essentiellement dans des commentaires de l’encyclique Ecclesia de Eucharistia (Jean-Paul II, 2003) et de l’exhortation apostolique Sacramentum Caritatis (Benoît XVI, 2007).
   À la suite de saint Jean-Paul II, le prélat américain a à cœur de rappeler efficacement les vérités de foi relatives au saint sacrifice de la messe – source et sommet de la vie chrétienne – mais également à la Présence réelle, qui fait de l’Eucharistie un viatique, une nourriture pour le voyage de cette vie dans l’autre ; en somme : une anticipation de la vie à venir.
Église et Eucharistie
   La Sainte Cène du Jeudi saint, comme le rappelle le cardinal, contient toute l’histoire de l’Église. L’offrande du sacrifice non sanglant n’est-elle pas, pour tout prêtre, le sommet de sa vie sacerdotale, le centre de son ministère presbytéral ?
On oublie trop souvent à quel point l’Eucharistie est le fondement de l’Église, le ferment de son unité, et constitue le moyen efficace pour suivre la parole divine : « Qu’ils ne soient qu’un ». Car l’Eucharistie est bien une communion : communion avec le Christ, qui se donne en Jésus-Hostie, mais aussi avec l’Église toute entière. Cette communion se manifeste à travers deux dimensions. La première, invisible, se niche dans l’examen de conscience du fidèle, avant de se présenter au banc de communion ; la seconde dimension, visible, c’est la vie de la grâce qui est en nous, et notre lien avec la doctrine de la foi, les sacrements et le gouvernement de l’Église. En effet, « la réception du Corps du Christ est la manifestation de la plénitude de communion dans l’Église et donc réclame des liens visibles de communion dans l’Église. Ainsi, il n’est jamais permis de donner la Sainte Communion à quelqu’un qui est en désaccord avec la vérité de la foi concernant la sainte Eucharistie ou qui n’est pas baptisé » [1].
    La place centrale de l’Eucharistie implique une authentique dignité de la célébration eucharistique, garantie par la loi liturgique. Le cardinal insiste sur la lourde responsabilité des prêtres pour éviter les abus, faisant sienne la mise en garde de saint Jean-Paul II contre « un sens mal compris de la créativité et de l’adaptation ». Ainsi, « nous ne pouvons pas donner de nouvelles formes à la sainte Eucharistie ni l’exploiter à notre propre profit. La sainte Eucharistie est toujours, et dans le même temps, Sacrifice, Banquet et Présence Réelle » [2].
   Ces développements sont l’occasion pour le cardinal Burke de rappeler, à la suite du saint pape polonais, qu’il nous faut nous mettre à l’école de Marie afin de mieux contempler Dieu à travers l’Eucharistie. « L’Église ne célèbre jamais la sainte Eucharistie sans se souvenir de notre Sainte Mère, présente avec nous, nous conduisant vers le Christ et nous enseignant à être obéissants à ce qu’Il nous dit » [3].
Théologie de la charité à travers la sainte Eucharistie
   La seconde partie de l’ouvrage consiste en de riches commentaires de l’exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis, de Benoît XVI. Sacramentum Caritatis ? Oui, l’Eucharistie est bel et bien le sacrement de la charité car il s’agit du « don que Jésus-Christ fait de lui-même, nous révélant l’amour infini de Dieu pour tout homme » [4]. Le cardinal met l’accent sur la dimension trinitaire de la dévotion eucharistique : l’Eucharistie est une manifestation de l’amour du Père pour nous ; elle est l’Agnus Dei, car Notre Seigneur « s’est spontanément offert lui-même en sacrifice pour nous, réalisant ainsi la nouvelle et éternelle alliance » [5] ; et enfin, elle est une œuvre de l’Esprit saint, guide de l’Église.
    Le mystère trinitaire est présent tout entier. On comprend là le choix du sous-titre de l’ouvrage : « une théologie de l’Eucharistie accessible à tous les croyants ».
L’Eucharistie et l’union sponsale du Christ et de l’Église
   Et le cardinal Burke, disciple de Benoît XVI, de développer les déploiements manifestes de l’Eucharistie en tant que sacrement de charité. Il y a bien sur les sacrements d’initiation, comme la confirmation, où « la Sainte Eucharistie porte l’initiative chrétienne à sa plénitude et elle se situe comme le centre et la fin de toute la vie sacramentelle » [6]. Les sacrements de la guérison ne sont pas en reste. Enfin, sans surprise, le cardinal évoque les liens puissants unissant la sainte Eucharistie au sacrement du mariage. On dit de l’Eucharistie qu’elle est un sacrement nuptial, car elle est la plus haute expression de l’amour du Christ, l’Époux, pour l’Église, son Épouse. À l’instar du pape émérite, le cardinal Burke évoque la « situation douloureuse des divorcés remariés, situation tristement fréquente dans une culture marquée par un fort pourcentage de mariages aboutissant à un divorce » [7]. Fort logiquement, les divorcés remariés, bien que membres de l’Église, ne peuvent recevoir la Communion, car « leur état et leur condition de vie contredisent objectivement l’union d’amour entre le Christ et l’Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l’Eucharistie » Sacramentum Caritatis, n° 29. En 2007, Benoît XVI éclairait déjà les débats synodaux d’aujourd’hui.
Adoration et témoignage de l’amour divin
   Le cardinal Burke, loin de se livrer à une énumération des caractères de l’Eucharistie, lance un vibrant appel à développer la beauté de la liturgie, à mieux se laisser pénétrer par la Parole, à devenir des tabernacles de Jésus-Hostie en recevant le Corps du Christ d’une manière appropriée. Cela implique notamment une manifestation explicite de déférence lors de la réception de l’hostie, mais aussi une digne préparation au sacrement, à travers la réconciliation. Dans une langue simple et chaleureuse, le prélat états-unien plaide pour une « participation active, pleine et fructueuse » [8] à la célébration du Mystère eucharistique, et appelle à une attention plus aigüe envers l’Adoration en dehors de la messe.
   Enfin, le cardinal insiste sur les missions du chrétien, car la participation à la sainte Eucharistie n’est pas anodine. Elle nous oblige à rendre témoignage au mystère de l’amour de Dieu, par notre manière de vivre. Ainsi se clôt ce superbe ouvrage, comme une messe, par l’envoi. Thibault Barbieux

[1] Raymond Burke, La sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, Versailles, Via Romana, 2016, pp. 56-57
[2] Raymond Burke, La sainte Eucharistie... Op. cit., p. 67
[3] Raymond Burke, La sainte Eucharistie... Op. cit., pp. 72-73
[4Sacramentum Caritatis, n°1
[5Sacramentum Caritatis, n°9
[6Sacramentum Caritatis, n° 17
[7Sacramentum Caritatis, n°29
[8] Raymond Burke, La sainte Eucharistie... Op. cit., p. 147

LA NEF, n°280, avril 2016

   Face à la perte du sens de l’Eucharistie qui affecte les sociétés chrétiennes gagnées par diverses formes d’apostasie pratique et par la désacralisation inhérente à la sécularisation, les papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont cherché à remédier à ce mal en publiant l’un et l’autre deux textes d’importance majeure sur le sujet: l’encyclique Ecclesia de Eucharistia (2003) et l’exhortation apostolique Sacramentum Caritatis (2007). Constatant bien des lacunes dans l’application de ces enseignements, le cardinal Burke, actuel président de l’Ordre de Malte, en propose ici un commentaire approfondi et très accessible.
   Avec fermeté et conviction, l’auteur entend ainsi contribuer à remettre l’Eucharistie au cœur de la vie de l’Église et des baptisés, puisque, comme l’a souligné le concile Vatican II, telle est la vocation de ce sacrement, mystère de foi par excellence et mystère de charité par le partage de la vie trinitaire (le don du Père, le sacrifice du Fils, l’œuvre de l’Esprit Saint). Les deux papes rappellent que l’Eucharistie n’est pas seulement un rite – trop banalisé aujourd’hui –, mais que son importance existentielle justifie la beauté et le soin dont il convient d’entourer la liturgie, l’architecture et le décor des églises. Elle nécessite la redécouverte de la vérité qui lui est constitutive (cela passe par la prise de conscience du péché et l’humble acceptation des situations qui rendent impossible l’accès aux sacrements) et justifie la fidélité à la messe dominicale ainsi que le plus grand respect dans l’attitude des participants. Le cardinal Burke insiste aussi sur le lien inséparable entre la communion et l’adoration. Il montre enfin les conséquences bénéfiques de l’union avec le Christ ainsi réalisée sur la vie quotidienne, tant chez les prêtres que chez les laïcs: transformation morale, authentique témoignage de l’Évangile, amour de nos frères en humanité, esprit missionnaire, etc.
   Dans les deux documents présentés par l'auteur, on pourra apprécier la pédagogie des papes qui ont su se référer à des passages d'Évangile particulièrement significatifs comme, par exemple, l'onction parfumée des pieds de Jésus par Marie-Madeleine ou la conversion de Zachée. Une lecture vraiment profitable pour la vie spirituelle. Annie Laurent

Correspondance Européenne, n°317, 10 mai 2016

   La parution en français d’un ouvrage du cardinal Burke, édité aux États-Unis en 2012, La Sainte Eucharistie, sacrement de l’Amour divin (Via Romana, Paris 2016, 228 pages, 20 €) alors que la publication d’Amoris Laetitia, et les interprétations qui en sont faites, achèvent de jeter le trouble parmi les fidèles, apparaîtra à beaucoup de catholiques comme une lumière dans la nuit.
   Ce commentaire d’encycliques de Jean-Paul II (Ecclesia de Eucharistia) et Benoît XVI (Sacramentum caritatis), écrit lorsque le cardinal Burke était archevêque de La Crosse dans le Wisconsin, constitue en effet, et c’est son but, une catéchèse eucharistique appliquée à la vie quotidienne dans le monde d’aujourd’hui et c’est, à l’évidence, ce dont nous avons le plus besoin.
   En effet, toutes les discussions autour de l’accès à la sainte communion de personnes en état de péché mortel et de scandale public n’auraient pas lieu d’être si prêtres, fidèles, et pécheurs, avaient encore une saine et pleine conscience de ce qu’est réellement l’Eucharistie. Comment s’en étonner quand, depuis la fin du concile Vatican II, tant d’épiscopats à travers le monde, pour de bonnes, ou de moins bonnes, raisons, se sont appliqués à « protestantiser » la messe, à la rapprocher au maximum de la cène réformée, de sorte que, très vite, la notion même de Présence réelle s’est trouvée gommée, voire effacée, de la conscience des fidèles ? Si l’Eucharistie n’est qu’un gentil banquet fraternel, évidemment, au nom de quoi en exclure, au détriment de toute charité, ceux et celles qui ne vivraient pas dans un parfait respect de normes morales que le pape en personne dit quasi-impossibles à respecter dans le contexte actuel ? Mais, si l’Eucharistie est bien, comme l’Église l’a toujours enseigné, le renouvellement non sanglant du sacrifice du Christ au Calvaire, comment laisser profaner le vrai Corps et le vrai Sang du Sauveur en le distribuant à tout un chacun ? Comment laisser ceux qui, par ignorance, ou provocation, se sont ainsi approchés de la Sainte Table, « boire et manger leur propre jugement », comme le disait saint Paul ?
   En une vingtaine de brefs chapitres, le cardinal Burke revient donc à l’essentiel, cet essentiel rappelé à temps et à contretemps, sans grand succès hélas, par Jean-Paul II et Benoît XVI, à savoir la vraie nature du sacrement, et celle de la messe. Car ce malentendu fondamental n’existerait pas si la messe et la liturgie n’avaient connu, à partir des années 70, les bouleversements que l’on sait et qui ont conduit à une perte presque totale du sens du sacré.
   Le cardinal Burke enseigne, c’est nécessaire, et, cela l’est encore plus, il ouvre les voies d’une réforme liturgique urgente et indispensable. En soulignant l’immensité du don divin fait à chaque messe, il rappelle la révérence avec laquelle il convient de la célébrer et d’y assister. En demandant plus de beauté, de dignité, de recueillement, il veut réapprendre aux catholiques à aimer et adorer. En remettant à l’honneur l’adoration perpétuelle, ou le salut du Saint Sacrement, en invitant les fidèles à venir, ne serait-ce que quelques minutes chaque jour, prier devant le tabernacle, il lutte contre la désastreuse banalisation de l’Eucharistie réduite à un morceau de pain auquel tout le monde aurait un droit irréfragable en toutes circonstances.
   Il faut lire, méditer, mettre en pratique cette remarquable et puissante catéchèse eucharistique et, en revenant au pied des autels, demander au Ciel, avec le retour à la saine pratique traditionnelle de l’Église en matière de sacrements, le pardon pour tous ceux, clercs et laïcs, qui méconnaissent la portée de leurs actes et de leurs choix.
Anne Bernet

Una Voce, n°307, mai-juin 2016

   L'ouvrage proprement dit du Cardinal Raymond L. Burke sur l'Eucharistie est précédé, en guise de préface, d'un substantiel entretien avec l'abbé Claude Barthe intitulé "La forme extraordinaire, un trésor pour toute l'Eglise ", où il rappelle que Benoît XVI " a certainement vécu très douloureusement toute la crise liturgique, ainsi qu'il a raconté dans " La Mia Vita ". Il ajoute : " Je pense que déjà Paul VI lui-même avait reconnu, en constatant les abus, la faillite de la réforme". Benoit XVI, à son point de vue," déclare-t-il, "a voulu donner de la force à cette"réforme de la réforme". Il estime qu'une des manières de ramener les hommes vers la Foi est de restaurer la dignité de la liturgie ". Il se déclare enfin frappé "par le nombre de jeunes attirés par la forme extraordinaire de la messe ". Enfin, il voit le rôle qu'elle peut jouer " dans la nouvelle évangélisation en raison de l'accent qu'elle met sur la transcendance de la sainte liturgie ".
   Le cardinal Burke qui insiste sur le rôle de la nouvelle évangélisation nous donne une véritable leçon de catéchisme fondée sur deux documents récents de l'Eglise catholique : l'encyclique Ecclesia de Eucharistia de Saint Jean Paul II et l'exhortation apostolique de Benoît XVI Sacramentum Caritatis, deux textes fondamentaux qu'il nous invite à lire attentivement.
   Jean Paul II, en effet, pour l'année 2004 à 2005, tenait à ranimer notre émerveillement envers l'Eucharistie, "la source et le sommet de la vie chrétienne". Par la transsubstantiation, "le Sacrifice eucharistique rend présent non seulement le mystère de la passion et de la mort du Sauveur, mais aussi le mystère de la résurrection, dans lequel le sacrifice trouve son couronnement". Le Christ peut devenir le Pain de Vie pour nous seulement parce qu'Il est ressuscité des morts et qu'Il est vivant pour nous dans l'Eglise. Présence totale et substantielle. L'Eucharistie construit L'Eglise.
   On remarquera que, très souvent, aussi bien dans ses allocutions que dans ses livres, le cardinal Burke évoque le rôle de l'évêque. Certes, il parle d'expérience et en profite pour rappeler que " la grande responsabilité d'un évêque est d'ordonner des prêtres, afin qu'ils puissent offrir le Sacrifice eucharistique pour le saint peuple de Dieu. L'ordination d'un prêtre par un successeur des apôtres signifie que le prêtre ordonné est un don reçu du Christ lui-même ". Et, en passant, de noter que "la participation à des services œcuméniques peut aider à préparer à une unité plus entière, (mais) ne peut pas remplacer la communion eucharistique ".
   "Le Concile œcuménique Vatican II souligna fortement la nature de l'Église comme communion et les dimensions visible et invisible de cette communion. Et de rappeler "qu'il n'est pas permis de donner la Sainte Communion à quelqu'un qui est en désaccord avec la vérité de la foi concernant la Sainte Eucharistie ou qui n'est pas baptisé."
   Et l'auteur de consacrer ensuite de très belles pages à la dignité de la célébration eucharistique et d'écrire à ce propos : "… la musique sacrée s'est développée au cours des âges chrétiens pour élever les esprits et les cœurs des fidèles vers le grand mystère de la foi qu'est la Sainte Eucharistie. Le chant grégorien est, certainement, le plus grand joyau de l'ensemble de la musique composée spécifiquement pour la célébration de la Sainte Eucharistie." Et à la fin de ce chapitre, le Cardinal écrit : "Notre observance de la loi liturgique est une expression fondamentale de l'amour du Christ et de l'Eglise." Plus loin, le cardinal revient sur le chant grégorien et estime qu'il mérite une estime toute spéciale : "Musique composée exclusivement pour le culte divin, le chant grégorien est, bien sûr, le plus grand joyau du corps musical écrit spécifiquement pour la célébration de la Sainte Messe. Il est la musique sacrée par excellence." Le pape Benoît XVI note que "tout en tenant compte des diverses orientations et des diverses conditions très louables, (il) désire, que comme les pères synodaux l'ont demandé, le chant grégorien, en tant que chant propre de la liturgie romaine, soit valorisé de manière appropriée."
   Un très beau chapitre de ce livre, si profond, si facile à lire, dont nous ne pouvons donner qu'un pâle reflet, est consacré à la Vierge: "Souvenez-vous que le cinquième mystère lumineux du Rosaire est l'Institution de l'Eucharistie car Marie nous aide à mieux regarder vers le visage du Christ en nous guidant vers la Sainte Eucharistie.". Merci, au passage, au traducteur, le RP Jean-François Thomas, s.j., qui nous offre un texte clair, précis et "accessible à tous". Ce qui est merveilleux dans ces pages, c'est qu'elles ne nous dispersent pas dans des considérations savants, mais qu'elles font tout pour montrer l'amour du Christ pour nous et l'intimité à laquelle il nous appelle près de Lui, avec Lui. L'Eucharistie est le sacrement de l'amour. Et recevoir le Christ dans la communion, c'est être aussi près de Lui que la Samaritaine quand Il lui demandait de l'eau à boire et lui promettait l'eau vive.., être aussi proche que la veuve de Naïm à qui il rendit son fils que l'on posait en terre. C'est même plus, puisqu'Il se donne à nous comme nourriture et que la nourriture devient, une fois absorbée, consubstantielle à nous.
   Se référant à Sacramentum Caritatis, le Cardinal Burke souligne comment la Présence réelle doit être adorée et comment le culte, qu'on lui doit, doit être pratiqué. Benoît XVI a en effet écrit, à la lumière des Saintes Écritures : "Depuis ses origines, la communauté chrétienne a lu les événements de la vie de Jésus, en particulier le mystère pascal, en relation avec toute l'histoire vétérotestamentaire." Et Benoît XVI signale l'importance particulière de l'enseignement des signes liturgiques dans une culture hautement technologique qui est affaiblie dans sa capacité à interpréter ces signes : "Plutôt que d'informer, le caractère mystagogique (c'est-à-dire qui concerne l'instruction approfondie de la foi à ceux qui sont déjà baptisés) devra réveiller et éduquer la sensibilité des fidèles au langage des signes et des gestes qui, associés à la parole, constituent le rite." Une éducation chrétienne qui doit toujours mettre en évidence la signification des rites liturgiques pour notre vie chrétienne quotidienne sous tous ses aspects. "Le Rite de la Messe doit nous transformer de plus en plus en témoins effectifs du Christ dans le monde."
   Célébration et adoration supposent des signes de respect, des signes corporels, en particulier l'agenouillement. Il demande aussi une place d'honneur pour le tabernacle. " en évitant que le siège du célébrant ne soit placé devant ".
   Benoît XVI, comme le cardinal Burke à sa suite, a le sens pratique. Le Cardinal rappelle aussi que le baiser de paix ne doit être qu'une manifestation discrète. Il ne doit pas transformer la nef, comme c'est trop souvent le cas en salle de récréation avec des déplacements inutiles, des sourires ou des embrassements, des manifestations de sensibilité pour ne pas dire de sensiblerie, qui rompent le recueillement nécessaire au moment de la Communion. Bref, de cet ouvrage qui doit nous porter à mieux aimer le Christ dans le mystère de la Sainte Eucharistie, nous ne pouvons que donner ici une idée. C'est simplement une invitation à vous donner envie de le lire avec profit ! Ce livre est nourrissant pour la foi, pour le cœur, pour l'amour que le Christ attend de nous, Lui qui a tout donné.
Jacques Dhaussy

Politique Magazine, n° 151

   Le cardinal Raymond Burke, qui fut archevêque de Saint-Louis (Missouri) puis préfet du Tribunal de la Signature apostolique à Rome, aujourd'hui "cardinal patron" de l'ordre de Malte, est un adepte déterminé de l'herméneutique de la "continuité" que Benoît XVI opposait à l'herméneutique de la "rupture" : ouverture aux réformes dès lors qu'elle s'inscrivent dans la continuité de l'expérience historique de l'église au service de la vérité de l'Évangile. Dans cet esprit, le cardinal américain vient de publier en édition française un co

978-2-37271-028-2
17 Produits

Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
février 2016
Dimensions
13,5 x 20,5 cm
Pages
230
Nouveau