Petit trésor des catéchismes diocésains
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Petit trésor des catéchismes diocésains

Abbé Jean-Pierre Putois

29,00 €
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   Le Petit Trésor est un concentré de trois siècles d’enseignement des évêques en leur diocèse depuis la création du Catéchisme diocésain jusqu’à sa suppression en 1937-1947.
   Ce qui est enseigné à tous les chrétiens, à toute époque et en tout lieu, telle est la définition du Magistère ordinaire qui, de par sa permanence, est signe d’absence d’erreur, le Saint-Esprit aidant. Loin d’opposer les catéchismes diocésains entre eux, l’unité de la catéchèse de la foi et de la morale permet cet assemblage pour former les véritables richesses de l’enseignement catholique.
   Trouvera-t-on ici une de ces fameuses “méthodes pédagogiques” qui tirent leur origine de « l’école [dite] moderne » ? Non. L’Évangile, en sa pédagogie, n’a pas attendu ces méthodes-là : en effet, la Parole de Dieu écrite préside et transcende la leçon, et le principe des questions-réponses la synthétise afin de transmettre la divine Vérité. De même, la “scolarisation à outrance” de la catéchèse n’a-t-elle pas fait oublier que le catéchisme diocésain est pour toute génération ? Ainsi, on trouvera ici un enseignement assez ample pour tous les âges, et qui, entre les mains du catéchiste, lui permettra premièrement de nourrir son discours, puis de le mesurer à son auditoire.
   Serons-nous comme les Apôtres qui, à la question « Avez-vous compris tout cela ? », répondirent « Oui » (Mt. 13, 51-53) ? Ou, au contraire, l’esprit du monde nous mettra-t-il en opposition ou en dissonance avec le Magistère de l’Église de toujours ?

   Né à Toulouse le 6 juin 1957, l'abbé Jean-Pierre Putois est prêtre de la Fraternité des Cœurs de Jésus et Marie. Il a déjà publié un Éloge de la direction spirituelle sous forme d’anthologie (2e éd., Lethielleux, 2017) ; une anthologie de trois siècles de catéchismes diocésains : Le Trésor des catéchismes diocésains, T. 1, Dieu et les mystères de la foi (Via Romana, 2009), et une étude sur la crise des catéchismes au siècle dernier : Les Cahiers du Catéchisme, étude revue et augmentée, 2015.
   Ses travaux sur l’Ancien et le Nouveau Testament lui ont permis d’éditer une synopse des quatre Évangiles : L’Évangile aux mille couleurs (2005), ainsi que les Images des Évangiles dans la Liturgie romaine de Jérôme Nadal (2007).

Du même auteur

Le trésor des catéchismes diocésains. Tome 1, Dieu et les mystères de la foi  
Trésor liturgique des catéchismes diocésains 

Dans la presse

Reconquête, n°340, septembre 2017

   LE LIVRE que publie l'abbé Jean-Pierre Putois est intitulé Petit trésor des catéchismes diocésains, parce qu'il s'agit en quelque sorte d'un concentré du grand trésor des catéchismes diocésains, en trois volumes, dont le premier est paru, chez le même éditeur, Via Romana.

   C'est un catéchisme qui est un florilège des centaines de catéchismes diocésains publiés par les évêques de France entre le XVIIe siècle et le "Catéchisme à l'usage des diocèses de France", catéchisme national de 1937, revu en 1947, qui arrêtait la floraison et dont les diverses éditions ajoutaient des "méthodes pédagogiques" qui annonçaient la catastrophe à venir en matière de catéchèse.
   On y retrouve donc nombre de définitions classiques et ciselées qui étaient l'apanage de ces catéchismes, et toute une série d'ajouts et de précisions, glanés dans cette moisson, qui enrichissent le discours.
   Naturellement l'abbé Putois a choisi les plus intéressants. Certains sont vraiment très remarquables, comme ceci, dans un catéchisme de 1846:
- Dieu nous apprend donc la véritable sagesse ?
   - Oui, Dieu nous apprend la véritable sagesse, c'est-à-dire le chemin qui nous conduit à notre véritable fin.
- Nous ne pourrions donc pas trouver nous-mêmes ce chemin ?
   - Non, nous ne pourrions pas trouver ce chemin ; nous nous perdrions, comme quelqu'un qui n'a ni guide pour le conduire, ni lumière pour l'éclairer.
- Les vérités que Dieu nous apprend sont donc une lumière ?
   - Oui, elles sont une lumière pour les yeux de l'âme, comme le soleil est une lumière pour les yeux du corps.
Ou bien ceci qui est classique :
- Que devons-nous surtout demander à Dieu ?
   - Nous devons surtout demander à Dieu ce qui peut contribuer à Sa Gloire, à notre salut, et au salut du prochain.
Un catéchisme de 1877 ajoute:
- Que devons-nous Lui demander le plus souvent ?
   - Nous devons Lui demander sans cesse la grâce de vivre et de mourir dans Son Amour.

UN CERTAIN DESSÈCHEMENT
  Malheureusement, l'impression générale que donne ce "catéchisme étendu" n'est pas toujours à ce niveau. Si la pétrification de la doctrine en formules ciselées a produit bien des pierres précieuses, il y a eu dans le même temps un dessèchement (quand on pense à la sève de la catéchèse des pères de l'Église) accompagné de l'influence diffuse d'une ambiance plus ou moins "janséniste" (de ce "jansénisme" qui s'est répandu y compris chez les anti-jansénistes). Ainsi plus que de l'amour de Dieu est-il question du péché. Du péché présenté de façon obsédante comme effroyable, épouvantable, de sorte que la vie chrétienne consiste essentiellement à "éviter le péché". Et pourtant non. La vie chrétienne consiste à chercher Dieu puisqu'on "l'aime plus que tout", à chercher toujours le visage de Dieu, avec les yeux toujours tournés vers le Seigneur comme disent les psaumes, et pour cela à suivre le Christ et donc agir comme lui : "qaerere Deum", "sequela Christi", ces deux expressions essentielles ne figurent pas dans les catéchismes... De même, la joie du salut n'apparaît guère, comme si la liturgie ne résonnait plus des Jubilate et Exsultate…
  De même, l'ecclésiologie s'est tellement desséchée qu'on en est venu à ne voir en l'Eglise qu'une "société". Et les catéchismes insistent lourdement. Pourtant si l'Église est sainte ce n'est pas en tant que société puisqu'elle est une société de pécheurs. L'Eglise c'est d'abord un mystère, "c'est Jésus-Christ répandu et communiqué, c'est Jésus-Christ tout entier, c' est Jésus-Christ homme parfait, Jésus-Christ dans sa plénitude", disait Bossuet qui n'a semble-t-il rien mis de cela dans son propre catéchisme, ni que l'Église est l'épouse de Jésus-Christ comme il l'explique ensuite. Et l'Eglise est un "peuple" avant d'être une société, comme le disait le catéchisme du concile de Trente citant saint Augustin . "Louange à Dieu pour I 'enchaînement de ces vérités toujours adorables", terminait Bossuet. Mais les enfants apprenaient seulement à obéir au curé qui obéit à l'évêque qui obéit au pape…

PAS UN SIMPLE APPRENTISSAGE
   Cela n'enlève évidemment rien à l'intérêt majeur du travail de l'abbé Putois. D'autre part l'impression de pétrification et de desséchement est due en partie à une illusion d'optique : les séances de catéchisme ne sont pas une simple lecture et un simple apprentissage des définitions. C'est aussi l'intérêt de ce florilège de rappeler que le catéchisme devait être en quelque sorte "mis en scène" (ce n'était pas facultatif mais faisait partie intégrante de la leçon), avec une introduction mettant le chapitre du jour en perspective à l'aide de textes de la Sainte Ecriture, avec des "histoires", tirées des deux Testaments, et pour finir des "pratiques" qui feront passer concrètement la leçon dans la vie quotidienne.
   Par son livre, l'abbé Putois plaide pour un retour à cette forme de catéchisme. Il a assurément raison même si l'on ne peut pas les reprendre tels quels pour les raisons exprimées ci-dessus et quelques autres du même genre. Mais il faudra bien un jour retrouver cette pédagogie de la foi.
   À noter aussi le "Mandement", de Mgr Freppel pour la promulgation de son propre catéchisme diocésain en 1875. Cet incroyable personnage (spécialiste des premiers pères de l'Eglise, professeur à la Sorbonne, évêque, fondateur de l'université catholique de l'Ouest, député, inspirateur de Rerum novarum...), était tout autant un magnifique écrivain qu'un remarquable orateur. Et le livre se termine par la lettre aux enfants, touchante, pleine de tendresse spirituelle, de Mgr Hacquart, évêque de Verdun, en exergue de son catéchisme de 1873.
Yves Daoudal

Educatio, octobre 2019

   Cet ouvrage paradoxal s’inscrit doublement dans le débat pédagogique actuel :               
– d’une part, en effet, il réactive allègrement les polémiques soulevées par la transformation du catéchisme en catéchèse, convaincu des mérites du premier et des « dangers » de la seconde ;             
– d’autre part, et simultanément, il nourrit le débat entre les adeptes proclamés de la transmission des contenus culturels et ceux qui sont censés préférer les « méthodes nouvelles » : c’est le conflit entre les réputés « républicains » et les réputés « pédagogues ».              
Mais cette distinction est dépourvue de signification : comment concevoir         
– des méthodes qui ne viseraient pas la transmission d’un objet              
– ou, inversement, une transmission qui ne chercherait pas la démarche la plus efficace ?          
   Aussi bien, le catéchisme d’autrefois mobilisait une méthode claire et identifiée, sous la forme de questions et réponses, qui impliquait mémorisation et récitation « par cœur ».

   Quoi qu’il en soit cette anthologie est précieuse et bien intéressante, car elle rappelle le souvenir de ces catéchismes diocésains élaborés à la suite du Concile de Trente et utilisés pendant trois siècles, jusqu’à la promulgation d’un Catéchisme National, en 1937, et aux évolutions ultérieures.     
   À cette lecture, les moins jeunes reconnaîtront aisément la manière dont ils ont été instruits de la Religion. Et l’on saisira aussi le bien-fondé des remarques de Joël Molinario sur la disparition d’une transmission familiale qui donnait sens à la forme scolaire de la leçon de catéchisme [1], alors que, celle-ci, au sein d’une société sécularisée, déchristianisée et déclinante, devient d’autant moins recevable que son formalisme et sa rigidité heurtent la spiritualité contemporaine, plus sensible à l’image d’un Dieu miséricordieux.    
   Encore aurait-on souhaité que  
– les demandes d’élaboration de ce « petit trésor » soient exposées,    
– sa méthodologie plus précise
– et son système de références plus explicite.   
   Il reste que cette très volumineuse publication prolonge et alimente à sa manière une problématique qui traverse l’histoire et déborde son objet.

Guy Avanzini

[1] J. Molinario in Revue Transversalités– N° 141 – Avril-Juin 2017 ; cf aussi, du même auteur, Le catéchisme, une invention moderne – Paris – Bayard – 2013.

978-2-37271-081-7
22 Produits

Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
juin 2017
Dimensions
16 x 24 cm
Pages
566
Nouveau